Projection-débat : Capitaine Thomas Sankara
Vendredi 12 février 2016
20h00 - Cinéma Rouge & Noir à Saint-Julien-en-Genevois
Ce documentaire captivant dépeint avec humour la révolution conduite par Thomas Sankara, ancien président du Burkina Faso.
De 1983 à 1987, Sankara se bat en faveur de l'indépendance politique du pays, de son désendettement, mais aussi de l'éducation des jeunes, de l'émancipation des femmes et de l'éradication de la corruption. Cette politique intransigeante et les frasques de ce jeune, beau et brillant dirigeant font trembler le monde des puissants et s'achèvent en 1987, année de son assassinat.
Depuis plus de 25 ans, Christophe Cupelin collecte inlassablement les archives écrites, sonores et audiovisuelles et réussit à travers un montage méticuleux à brosser un portrait exceptionnel de cette icône révolutionnaire.
Projection suivie d’un débat animé par Bruno Jaffré (Biographe de Sankara), membre de Survie.
La justice pour Thomas Sankara avec Bruno Jaffré et Survie 74. Ce vendredi, à l'occasion de la projection du documentaire suisse de Christophe Cupelin, Capitaine Thomas Sankara ( du nom du président du Burkina Faso de 1983 à 1987) ,le cinéma Rouge et Noir a invité Bruno Jaffré, biographe et l'association Survie 74. Cette dernière milite en faveur d'un assainissement des relations franco-africaines et dénonce la Françafrique et son implication dans le Génocide au Rwanda, les interventions militaires dans les pays en crise, l'affaire Elf, les divers coups d'état... En 1983, Thomas Sankara prit le pouvoir de la Haute-Volta qu'il a rebaptisée Burkina Faso "Patrie des Hommes intègres". Pendant quatre années et jusqu'à son assassinat lors du putsch organisé par Blaise Campaoré en octobre 1987, il mena une révolution démocratique et populaire dans son pays. " Je l'ai rencontré et ai passé trois heures avec lui. Ce personnage m'a beaucoup impressionné. La création du site thomassankara.net avec son vaste contenu de films, interviews, discours, témoignages était devenue indispensable pour moi," confie Bruno Jaffré. " Ce jeune dirigeant burkinabé a su relever ses manches et a mobilisé les populations, les encourageant à avoir foi en leurs projets au sein de leur propre patrie, à une époque où le Burkina Faso était le gros fournisseur de main d'oeuvre de la Côte d'Ivoire. Thomas Sankara avait une réelle vision politique nationale et internationale, on le considéra comme un leader du Tiers-Monde. Il s'est battu pour l'émancipation de la femme burkinabée, lui conférant une indépendance avec le travail de la 1ère richesse du pays, le coton, dont le tissage ( activité typiquement masculine auparavant) aboutissait à la confection de costumes traditionnels: les faso dan fani, dont le port obligatoire par les fonctionnaires fut décrété par Sankara lui-même. Ainsi , produire et consommer burkinabé étaient devenus ses chevaux de bataille. Tout comme l'écologie et l'agriculture, avec la construction notamment de mini-barrages, permettant l'irrigation des plantations. Il s'est investi auprès des jeunes, il souhaitait par exemple que les villageois construisent un stade de football dans chaque localité. Il fut à l'origine de la destruction des quartiers insalubres de Ouagadougou. A la tribune de l'ONU, il a fait entendre sa voix et celle de son peuple pour l'annulation de la dette africaine. Plusieurs acteurs politiques dont Campaoré ( renversé en octobre 2014), Kadhafi et Charles Taylor, ancien président de la République du Libéria pourraient être impliqués dans l'assassinat de Sankara. Un crime qui reste toujours impuni 28 ans après. Une demande d'enquête parlementaire a été déposée par le Réseau Justice pour Sankara, justice pour l'Afrique". Le Dauphiné libéré. Lundi 15 février 2016